À l’occasion du 4 février 2025, Journée mondiale contre le cancer
Par Roxane A’lamyalagha-Aryana N.D.
Quelques chiffres et constats
Les cancers du poumon représentent la cause de décès la plus fréquente.
Ils demeurent la première cause de mortalité avec une part de 29,6 %.
En France, depuis 2004, le cancer est la première cause de mortalité prématurée.
Aux États-Unis d’Amérique, les cancers (22,5 %) sont la deuxième cause après les maladies cardiaques (23,4 %) de l’ensemble des décès.
Au Canada, il est responsable de 30 % de l’ensemble des décès, suivi des maladies cardiovasculaires.
En Afrique subsaharienne, il est estimé que l’apparition du cancer a doublé durant les 30 dernières années, avec un taux de 128,2 cas par 100 000 personnes actuellement.
Et que se passe-t-il dans les autres coins du monde ?
Avec le pourcentage sur 100 000 adultes, le Danemark (338,09 cas), la France (324,57 cas), l’Australie (322,98 cas), la Belgique (321,05 cas), la Norvège (318,29 cas), la Suisse (286,97 cas) font partie des premiers pays affectés par le cancer.
L’impact positif des données environnementales dans la prévention des cancers
La lutte contre le cancer demeure un défi mondial majeur. Chaque année, la Journée mondiale contre le cancer fait l’objet d’un rappel important pour la prévention. Dans cette quête incessante, un domaine émergent prend de plus en plus d’ampleur, celui de l’utilisation des données environnementales qui s’avère aidant.
Le lien entre environnement et cancer
De nombreuses études scientifiques montrent que l’environnement dans lequel nous vivons peut jouer un rôle prédominent dans le développement de divers types de cancer ; ici, on parle d’exposome*.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 19 % des cancers seraient dus à des facteurs environnementaux. 63 % de la population mondiale décède aujourd’hui de maladies chroniques, en particulier cardiovasculaires et cancéreuses. Ces maladies sont causées par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux (facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques).
Les facteurs environnementaux qui impactent la santé
Il s’agit des pollutions atmosphériques, tabacs, alcools, nutritions et activités physiques, radiations, etc. Cependant, il est important de noter que la recherche sur l’exposome et les cancers est encore en cours et qu’ il reste beaucoup à apprendre sur la manière dont ces facteurs interagissent et contribuent à la maladie.
Les types de cancers liés aux facteurs environnementaux
Les cancers peuvent être classés en deux catégories principales :
- Les cancers dits héréditaires :
Sont influencés par des prédispositions génétiques telles que le syndrome seins-ovaires et le syndrome de Lynch (cancer colorectal). Les plus fréquents représentent seulement 5 à 10 % des cas de cancer dus à la transmission héréditaire de mutations majeures.
- Les cancers non héréditaires :
Sont issues de ces influences environnementales, les conditions de vie, l’exposition à certaines substances et les habitudes quotidiennes peuvent jouer un rôle déterminant dans le développement de ces formes de cancer. Par exemple, le cancer du poumon est étroitement lié à des facteurs tels que le tabagisme, exposition au radon (un gaz radioactif inodore, incolore et insipide, présent dans les roches et les sols), ainsi que la présence d’amiante.
À noter : la grande majorité des cancers ne sont pas dus uniquement à des traits génétiques hérités, mais principalement à une combinaison de facteurs environnementaux et de prédispositions génétiques. Ainsi, des actions de préventions ciblées peuvent éviter de développer un cancer même en présence d’une prédisposition génétique.
Voici quelques façons dont la connaissance des données environnementales contribue à la prévention des cancers non héréditaires :
- Surveiller la qualité environnementale : la collecte de données (air, eau, bruit, rayons ultraviolets, etc.) permet d’identifier la présence de substances potentiellement dangereuses. Des niveaux élevés de polluants atmosphériques peuvent représenter des risques pour la santé humaine et l’environnement.
- Identifier des facteurs de risque : les données environnementales permettent d’une part une analyse approfondie des éléments présents dans notre environnement quotidien qui pourraient contribuer au développement du cancer et d’autre part la mise en œuvre des stratégies de prévention ciblées.
- Études épidémiologiques : les chercheurs peuvent identifier des corrélations entre des expositions environnementales et des problèmes de santé humaine, y compris le cancer.
- Sensibiliser : les données environnementales peuvent également être utilisées pour sensibiliser le public aux risques potentiels liés à l’environnement. Ces données peuvent contribuer à éduquer les individus sur les habitudes de vie saine et les précautions à prendre pour réduire leur exposition à des facteurs de risque environnementaux.
Les vies peuvent être préservées par un changement de comportements et de mode de vie. C’est à nous d’agir !
*L’exposome fait référence à la totalité des expositions environnementales qu’un individu subit tout au long de sa vie (facteurs chimiques, biologiques, physiques ainsi que les influences sociales), comprenant le tabac, l’alcool, les polluants atmosphériques, les radiations, les activités physiques et l’alimentation.
Le concept d’exposome désigne le cumul des expositions à des facteurs environnementaux (c’est-à-dire non génétiques) que subit un organisme (organisme humain le cas échéant), de sa conception à sa fin de vie, en passant par le développement in utero, complétant l’effet du génome.