Par Roxane A’lamyalagha-Aryana N.D.
Commençons cet ouvrage par le plus essentiel des aliments et par la question suivante :
L’eau que nous buvons est-elle polluée ?
Les chiffres vertigineux qui sont susceptibles d’avoir un impact sur notre santé globale : Selon une étude publiée le 8 janvier 2023, l’eau en bouteille contiendrait de très hauts niveaux de fragments de plastique, allant de 100 000 à 400 000 par litre d’eau.
Quelques informations
- L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a attiré l’attention du public dans un communiqué de presse daté du 22 août 2019. Cette publication est une analyse de l’état de la recherche sur les microplastiques dans l’eau de boisson. L’OMS a appelé les scientifiques à mener une évaluation approfondie des microplastiques existants dans l’écosystème et de leurs incidences potentielles sur la santé humaine. Cet appel a pour but d’inviter la population à baisser la pollution caqusée par le plastique afin de protéger l’environnement et ainsi de réduire l’exposition humaine et les conséquences qui en découlent.
- Selon une recherche réalisée sur trois grandes marques d’eaux minérales en employant une technologie innovante basée sur du laser, les contenants d’eau en plastique renferment des nanoplastiques et des microplastiques. Toutefois, des scientifiques ont entrepris une nouvelle étude visant à quantifier, de manière plus précise encore, la présence de nanoplastiques dans les contenants d’eau.
- Les conclusions de l’étude publiée dans la revue PNAS (« Proceedings of the National Academy of Sciences ») concernent les recherches effectuées à l’Université de Colombie examinant trois marques populaires d’eau en bouteille vendues aux États-Unis d’Amérique. Elles relatent l’existence des polyéthylènes téréphtalates, matériau utilisé dans la fabrication de nombreux récipients d’eau ainsi que la présence d’autres plastiques tels que le polyamide, le polystyrène, le chlorure de polyvinyle et le polyméthacrylate de méthyle, employés dans diverses industries y compris dans la fabrication de nombreux produits ménagers, alimentaires, boissons et autres. Il suffit d’observer les rayons du supermarché de votre quartier pour constater l’ampleur du danger.
- Il est intéressant de savoir que l’étude n’a révélé que sept types de plastiques recherchés, ce qui ne représentait que 10 % des nanoparticules détectées dans l’eau en bouteille. La nature des 90 % restants demeure inconnue à ce jour pour les scientifiques. S’il s’agit d’autres nanoparticules de plastique, leur nombre potentiel pourrait atteindre des dizaines de millions par litre d’eau.
Ces résultats ont suscité l’inquiétude des scientifiques car la concentration en particules plastiques est estimée entre 10 et 100 fois supérieure aux estimations antérieures. Les nanoparticules sont suspectées d’être particulièrement toxiques en raison de leur taille qui les rend plus susceptibles de traverser les barrières de notre corps.
Les nanoplastiques sont desparticules de plastique extrêmement petites, typiquement définies comme ayant une dimension inférieure à 100 nanomètres (nm) ou un micromètre (1 µm). Leur origine remonte à la fragmentation et à la dégradation de plastiques plus volumineux, appelés microplastiques, qui varient en taille d’un micromètre à cinq millimètres.
La formation des nanoplastiques découlera de divers processus parmi lesquels, l’exposition à la lumière solaire, l’action de l’eau salée, les mouvements des vagues, ainsi que d’autres facteurs environnementaux favorisant la dégradation des plastiques. En outre, il est important de noter que les nanoplastiques peuvent également être créés délibérément à des fins spécifiques, notamment dans certaines applications industrielles.
Nanoplastiques et ses impacts sur la santé
Voici, en résumé, ce qui suit :
- Effets sur le système immunitaire : Une exposition prolongée à des niveaux élevés de molécules de plastique pourrait potentiellement compromettre le système immunitaire, rendant les individus plus susceptibles aux diverses maladies et infections.
- Impacts sur la santé reproductive : Certains composés chimiques présents dans les plastiques sont connus pour avoir des effets perturbateurs endocriniens, ce qui pourrait affecter la santé reproductive.
- Dangers pour le système digestif : La consommation d’eau contaminée laisse entrer les particules de plastique qui pourraient être ingérées par les humains, entraînant des risques pour le système digestif.
- Risques pour le développement des enfants : L’exposition des enfants à des niveaux élevés de plastique pourrait avoir des conséquences sur leur développement physique et cognitif.
- Toxicité des substances chimiques : Les particules de plastique peuvent absorber des produits chimiques nocifs présents dans l’environnement. Ces dernières, une fois ingérées, pourraient être libérées dans le corps, augmentant ainsi les risques de toxicité.
Impact des nanoplastiques sur l’environnement
Outre les préoccupations pour la santé humaine, les nanoplastiques posent également une menace sérieuse pour l’environnement. En raison de leur taille nanoscopique, ils sont extrêmement difficiles à filtrer et peuvent contaminer les écosystèmes aquatiques. En avalant ces particules, les organismes marins y compris les poissons, risquent des dommages graves perturbant les chaînes alimentaires et entraînant des conséquences à une plus grande échelle.
Comment contribuer à l’assainissement de notre environnement immédiat ?
Nous savons maintenant que :
- De nombreux produits fabriqués à partir de plastique, notamment les textiles synthétiques, rejettent des particules pendant leur utilisation.
- La production mondiale de plastique approche les 400 millions de tonnes par an et augmentera pendant les prochaines années.
- Plus de 30 millions de tonnes sont déversées tous les ans dans l’eau ou sur les sols.
Ces gestes simples aideraient à y parvenir :
- Ne pas laisser notre bouteille en plastique au soleil.
- Ne pas laisser notre bouteille au congélateur.
- Ne pas réutiliser nos bouteilles en plastique.
- Opter pour des récipients réutilisables en verre ou en acier inoxydable plutôt que des bouteilles en plastique à usage unique.
- Partager ces informations et sensibiliser notre entourage à l’importance de réduire la consommation de plastique pour protéger notre santé et notre environnement.
- Utiliser des systèmes d’épuration d’eau (carafe filtrante) à la maison et au bureau pour réduire la présence de particules plastiques, y compris les nanoplastiques, dans notre eau potable.
- Préférer l’eau par osmose inversée
- Préférer les gourdes en acier ou les bouteilles en verre pour transporter notre eau enlevée du robinet.
Les microplastiques et nanoplastiques dans nos assiettes
Les microplastiques se sont infiltrés partout sur la planète. Les chercheurs les ont retrouvés enfouis dans la glace de mer de l’Antarctique, dans les entrailles d’animaux marins vivants dans les fosses océaniques les plus profondes et dans l’eau potable du monde entier.
Le Dr Peter Hollman est l’un des membres du groupe de travail qui a collaboré avec le groupe scientifique de l’EFSA sur les contaminants de la chaîne alimentaire (CONTAM). Il est chercheur à l’Institut de recherche de RIKILT et professeur associé pour la nutrition et la santé, à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas. Il a rédigé la déclaration suivante sur les particules microplastiques et nanoplastiques dans les aliments :
« Selon cette étude, même si nous ne disposons d’aucune donnée sur les nanoplastiques dans les aliments, il existe plusieurs informations sur les microplastiques, en particulier dans le milieu marin. Les microplastiques sont surtout présents dans l’estomac et les intestins des poissons, de ce fait, les consommateurs n’y sont donc pas exposés. Tandis que nous mangeons en entier, les crustacés, les mollusques bivalves, les huîtres ou les moules, y compris leur tube digestif. ».
D’après cette déclaration, le miel, la bière et le sel de table peuvent contenir les particules de microplastiques.
Une autre étude a estimé qu’il y a environ 24,4 trillions de particules de microplastiques dans les régions supérieures des océans du monde. Les microplastiques ne sont pas seulement omniprésents dans l’eau, ils sont aussi largement répandus dans les sols terrestres et peuvent même se retrouver dans les aliments que nous mangeons ; nous consommons peut-être de minuscules fragments de plastique à chaque bouchée.
À noter :
- Les recherches sur les effets à long terme de l’ingestion de particules de plastique dans l’eau sont encore en cours et la compréhension complète des risques pour la santé nécessite des études supplémentaires. Cependant, ces résultats soulignent l’importance de traiter le problème de la pollution par les microplastiques et de mettre en place des mesures efficaces et adéquates pour réduire la présence de ces particules dans notre environnement ainsi que dans notre approvisionnement en eau.
- La conformité aux normes de l’OMS et des conseils de santé généraux doit être vérifiée dans toute analyse.
Sources d’informations :